Celui qui regardait le ciel

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Auteur : Frédéric Bleumalt

Éditeur : AE

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Résumé

Pour Florent, avoir seize ans consiste à faire partie de l’ombre.

Un soir d’extrême lucidité, il décide de quitter ce monde, mais ce suicide raté amènera ce lycéen parisien à tirer un enseignement de cet échec et à devenir plus à l’écoute de ce que le monde a à lui dire.

C’est grâce à une rencontre inespérée, celle de Calliste, un nouvel élève auréolé de mystère et de lumière que les choses se révèlent.

Les deux jeunes hommes connaîtront lors de rendez-vous clandestins, hors des murs du lycée, une relation inédite, teintée d’admiration et de cruauté, faite de jeux et de manipulations, d’amour, de beauté et de fascination, avec, au milieu, la musique et la couleur bleue.

C’est ensemble qu’ils iront, chacun à leur manière, vers l’âge d’homme.

Mais l’eau bleutée recèle bien des secrets.

Mon avis

Quand ta vie ne mène à rien.
Quand a 16 ans, âge pourtant si jeune, tu te sens totalement effacé, incomplet, inadapté que seule la mort t’apparaît comme la solution. Délivrance tant espérée.

Ça, c’est le prologue de la vie de Florent.
Jeune homme malheureux qui ne trouve sa place nulle part, d’apparence décrite comme quelconque, frêle garçon brun, qu’on voit pour oublier l’instant suivant.
Au cours d’une soirée trop arrosée, bar où il était venu pour faire plaisir à une amie et non par envie, il va se laisser draguer par un homme. Poussé par la soi-disant copine, dans un perpétuel besoin de plaire et ne jamais contredire, comme un automate anesthésié par l’alcool, il le suivra dans un hôtel pour lui offrir sa première fois.
Cette expérience immonde et dégradante, cette première fois qui le ravagera au plus profond de sa chair, finira d’achever sa conscience. C’est plus que jamais seul avec lui-même, face à un gouffre béant, qu’il décidera d’en finir.
Après une boîte de somnifères, il se laisse porter par un sommeil qu’il espère libérateur. Définitif.
Le lendemain il se réveille vaseux. Dans son lit, dans sa chambre. Mais vivant !
De cette tentative loupée il va réaliser certaines choses.
Il doit se battre. La vie mène forcément à quelque chose, il veut croire en une voix métaphysique ou peut-être spirituelle mais en tout cas il veut croire.
Et surtout ne plus être spectateur. Cette vie est la sienne, il en sera désormais l’acteur.
Évidemment on ne passe pas d’une personne effacée à quelqu’un qui s’assume juste par envie, ce serait merveilleux même si c’est impossible.
Mais cette rencontre avec le nouveau, Calliste, ce jeune en tout son opposé, physiquement comme mentalement, va lui laisser entendre qu’en profondeur il cache davantage de point commun qu’il ne laisse imaginer. Puis dans une logique implacable Calliste va instaurer des règles à leur amitié naissante.
La première, elle n’aura lieux qu’en dehors du lycée, exactement comme a son image, selon Calliste les autres ne pourraient comprendre l’attrait de leur relation.
Quant à la seconde, tout ce qui se trouve entre la porte d’entrée et sa chambre ne seront jamais évoqués. Fin de la discussion.

Un être bien mystérieux Calliste.
J’ai passé toute ma lecture à m’interroger sur lui. Pourquoi un tel comportement ? Est-il sincère avec Florent ? Est-ce un piège ?
Pourtant quand ils sont ensemble, loin des regards et du superflu, ils refont le monde. Entre psychologie, poème, musique et j’en passe, ils mettent des mots sur des souvenirs, des émotions que eux seuls comprennent. Ils ont une telle symbiose.
Et puis ce parfait devient malsain, l’ange se change en monstre fourbe qui use de son emprise pour manipuler Florent et j’avoue qu’à ces moments j’ai ressenti énormément de malaise.

Malgré tout je reste sur ce même sentiment et ce à plus de la moitié de ma lecture.
D’un côté la frustration d’avancer dans l’histoire sans savoir où je vais, sans la moindre idée de la finalité de l’auteur et je dois avouer que c’est certainement ce qui me fascine le plus.
D’un autre, je suis intriguée par tout ce mystère. Même ce qui m’est apparu comme des longueurs, leurs interminables pensées philosophiques, théologiques quant à leurs visions de la vie, la couleur bleue… etc
Je n’ai pas pu lâcher mon livre.
Je voulais savoir.
Savoir qui était Calliste, son comportement, les secrets de cet être à la beauté surréaliste. J’avais besoin de percer les mystères qui l’entourent.
Et plus que tout, je voulais savoir Florent heureux. Le quitter enfin en paix et serein.
Ce jeune jamais à sa place, son silence permanent qui font de lui une victime consentante, même avec ses quelques amis. J’avais ce sentiment d’abus perpétuel. Toujours à se taire puis subir. Passer inaperçu. Effacé.

Je n’ai donc rien lâché et j’ai terminé cette histoire. Et absolument TOUT en valait la peine.
C’est une lecture si singulière. Je pense n’avoir jamais rien lu de tel.
Une philosophie de vie qui je l’avoue m’a dépassé par moment, mais quand les choses prennent du sens tout apparaît clairement. Je ne sais pas pour vous ce qu’il en sera, j’ai le sentiment qu’il fait parti de ces livres qui pourrait être lu par dix ou cent personnes, chacun aura une interprétation différente, mais si comme moi certains passages vous mettent mal à l’aise, vous répugnent, ou vous dérangent, n’oubliez pas qu’à la fin vous aurez des réponses, vous ne cautionnerez sûrement pas, mais vous comprendrez.
Tout est nécessaire et il faut passer par tous ces stades d’émotions pour prendre la pleine mesure de ce roman.
Une histoire stupéfiante ! Je ne suis pas prête de l’oublier.

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